du 19/10 au 19/11/2016

Pierre Thoma peint par coulées de couleurs – depuis vingt ans peut-être – dressant des poussées ou des chutes rythmées en séquences plus ou moins lâches ou serrées, denses ou ténues, de quelques tons posés selon la lenteur ou la rapidité du débit en plages plus ou moins larges ou étroites, dont l’ensemble couvre de voiles translucides la totalité de la toile.

Thoma a parfois choisi de coucher son support pour en faire le réceptacle de taches, d’éclaboussures, d’éclats. Ou bien il en a varié l’orientation pour contraindre certains ruissellements à l’oblicité, à l’irrégularité, voire au zig-zag. Il a assigné à d’autres une longueur – une durée ou un moment – au lieu de les laisser traverser totalement l’étendue. Ce fut le paroxisme de la gesticulation qu’il s’autorisa.

Thoma assiste sans hâte à l’envahissement de la toile par de la lumière assimilée au liquide. La matérialité de sa couleur s’en tient à celle de grains ténus déposés en légers courants. Il semble à présent souvent tenté par des surfaces plus larges, de quelques tons fondus en étendues vibratoires dont la frontalité l’emporte désormais sur la verticalité de la coulée fondatrice.

Georges Meurant

Vidéo de l’artiste

Photos du vernissage